Au final, ce sont 84% des médecins belges repris comme actifs dans les listings de l’Inami qui ont adhéré à la convention 2015. En ventilant entre généralistes et spécialistes, on obtient un conventionnement de 88,6% chez les premiers et de 80,8% chez les seconds, toutes disciplines confondues. Pas de grand chamboulement par rapport à l’accord 2013-2014: dans la plupart des spécialités, l’adhésion à l’accord augmente ou diminue de 1 à 2%.

Medi-Sphere vous livrait la semaine dernière les premières tendances d’adhésion à l’accord 2015, chiffres arrêtés au 3 mars, en prenant le parti de mettre en évidence les scores relevés dans le sous-groupe des médecins accrédités, l’accréditation étant un indicateur de pratique réelle plus précis que le fait d’être coché comme «actif» dans les registres inamiens. Le décompte s’est entre-temps poursuivi, et l’Inami médiatise des chiffres définitifs de nature à rassurer les citoyens sur la sécurité tarifaire, sans révolution par rapport à la convention 2013-2014.

Un total de 83,83% de médecins belges, MG et MS confondus, n’ont pas notifié à l’institut leur souhait de se déconventionner. Le pourcentage de conventionnés est de 88,59% parmi les généralistes (87,87% en 2013-2014) et 80,78% en moyenne chez les spécialistes (79,96% en 2013-2014). Chez les médecins accrédités, ces proportions passent, respectivement, à 85,80% et à 74,30%.

Le Luxembourg à la marge

C’est en Flandre que les médecins de famille adhèrent le plus à la convention 2015, avec 91,81% d’adhésion, et c’est à Bruxelles qu’ils sont les plus tièdes: 80,45%. La Wallonie, pour sa part, se situe entre les deux, avec 86,32%.

Le détail des statistiques par arrondissement place le Namurois en tête des terroirs qui comptent proportionnellement le plus de généralistes conventionnés, avec seulement 6,17% de rejets [nous allons systématiquement dans les paragraphes qui viennent fournir le pourcentage moyen de MG accrédités déconventionnés sur la province considérée, ndlr]. La province de Namur est suivie, dans l’ordre, de celles de Liège (12,97% de refus d’adhésion), du Hainaut (18,39%), de Luxembourg (22,08%) et enfin du Brabant wallon (24,79%). La périphérie bruxelloise francophone se rapproche ainsi des pourcentages relevés dans la Région de Bruxelles-Capitale: 29,87%.

Le tiercé des champions de l’adhésion, parmi les arrondissements wallons, est composé de Mouscron (Hainaut, 1,49% de refus), Huy (Liège, 2,02%) et Marche-en-Famenne (Luxembourg, 3,45%). Ce dernier arrondissement rame à contre-courant de tendances au déconventionnement massif observables par ailleurs dans la province: l’arrondissement de Neufchâteau dénombre 43,14% de rejets et celui de Bastogne, 42,11%. C’est Thuin, en Hainaut, qui complète le podium, avec 37,5%. On signalera que ces trois zones peu enclines à adopter les tarifs de la convention partagent la caractéristique commune d’être des zones frontalières.

Un dermato conventionné, oiseau rare

Du côté de la médecine spécialisée, on sait qu’il existe classiquement des spécialités qui tournent le dos à la convention. L’Inami signale que figurent parmi les spécialités les plus conventionnées (> 90% d’adhésion) la gériatrie, la médecine aigüe et d’urgence, la biologie clinique, l’oncologie, la radiothérapie, la médecine nucléaire, la médecine interne et l’endocrino-diabétologie, l’anatomo-pathologie et la pneumologie. Par contre il y a, à l’autre bout du spectre, la dermato-vénérologie (67,96% de refus chez les «actifs»), la chirurgie plastique (59,29%) et l’ophtalmologie (57,94%). Un phénomène de rejet déjà observé les années précédentes, d’ailleurs.