Abarth, c’est une recette habilement remise au goût du jour il y a presque 20 ans par Luca De Meo, aujourd’hui PDG de… Renault. Ce succès, la marque ne l’a pas volé, reposant sur la pérennisation des fondamentaux d’une vraie sportive. Le millésime 2021 de l’Abarth 500 ne déroge pas à ce principe.
On ne va pas vous faire l’historique d’Abarth en long et en large, mais pour rappel, Carlo Abarth est au départ un préparateur qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, récupère quelques exemplaires de la marque Cisitalia qu’il modifie. En quelques années, Abarth se fait rapidement un nom, en particulier grâce à une série de kits de transformation pour les Fiat 600 de l’époque. Celles-ci sont baptisées Fiat-Abarth 750 et acquièrent leurs lettres de noblesse en signant plusieurs records internationaux. Fiat flaire le bon coup et noue une collaboration fructueuse avec Abarth en fournissant directement au préparateur des coques ainsi que la base des éléments mécaniques qu’Abarth modifie ensuite dans ses ateliers. En 1971, Abarth est officiellement repris par Fiat et devient alors le département compétition de la marque transalpine, avant de tomber progressivement en désuétude. Jusqu’en 2008 où Fiat la relance, essentiellement autour de l’emblématique 500, en lui donnant cette fois les moyens de ses ambitions.
Mise à jour
Le retour d’Abarth, c’est avant tout un coup de maître marketing signé Luca De Meo, l’actuel – et nouveau – patron de Renault, passé précédemment chez Volkswagen, Audi et Seat. Depuis sa relance, la marque a retrouvé toute sa superbe, Fiat ayant mis les petits plats dans les grands en soignant les produits et, surtout, en lui conférant une «patte» authentique mettant en éveil tous les sens. Difficile dans ces conditions de rester de marbre.
Après 14 ans de vie, l’Abarth 595 est toujours debout et a droit à des mises à jour régulières. C’est à nouveau le cas avec une gamme qui se compose, aujourd’hui, de quatre versions: l’Abarth 595 et ses 145ch, l’Abarth 595 Turismo et ses 165ch et les Abarth 595 Competizione et Esse, toutes deux équipées d’un 4 cylindres turbo à essence 1.4 T-jet de 180ch. Cette mise à jour propose de nouveaux coloris qui, logiquement, ravivent l’histoire de la marque, à l’image du «Blu Rally», une couleur bleue mate s’inspirant de la Fiat 131 Abarth Rally des années 70. Flashy, mais tellement sympa. Et élégante.
Au sein de l’habitacle, l’ère est aussi au changement, comme avec le bouton sport, désormais rebaptisé «mode Scorpion», sublimant la réponse à l’accélérateur et changeant la loi d’assistance de la direction, qui devient plus ferme et donc offre plus de précision lorsqu’on conduit le «couteau entre les dents». Un écran d’infodivertissement de 7 pouces est enfin proposé de série, et l’interface offre une compatibilité avec Android Auto et Apple CarPlay. Notons que le tableau de bord se pare d’Alcantara, du plus bel effet!
Vivante et communicative
Sous le capot, c’est la fête avec le 1.4 T-Jet qui a tout d’un démon. Il affiche 180ch, certes à un régime qui n’a rien d’extraordinaire (5.500tr/min), mais il développe surtout 250Nm qui sont disponibles dès 3.000tr/min. Cette valeur de couple élevée explique à elle seule que la boîte retenue ici – manuelle dans notre cas – ne compte que 5 rapports, la 6 vitesses ne tolérant pas autant de Nm. Dommage, mais il ne fallait pas imaginer qu’Abarth redéveloppe une unité pour ce seul modèle; c’est d’une logique économique implacable. Avec seulement un peu plus d’une tonne sur la bascule, il n’est pas étonnant que cette petite 500 Competizione signe des performances dithyrambiques: 6,7s pour le 0-100km/h et 235km/h en pointe. Qui dit mieux pour une citadine de cette taille?
Mais il y a mieux encore! Les sensations procurées par ce pot de yaourt dopé au bifidus hyperactif. Assurément, la mécanique abat déjà une bonne part du boulot avec un échappement des plus démonstratifs et ce, dès la première pression sur le bouton de démarrage. Jouissif! Et ici, pas question de recourir à la chaîne Hi-Fi embarquée pour surjouer la partition: c’est de l’authentique! Tout au long des montées en régime, les 4 tuyères pétaradent avec une profondeur grave du plus bel effet, procurant ainsi un plaisir non dissimulé.
Collector!
Sur la route, la fermeté est de mise. Autant le savoir d’emblée, mais c’est évidemment pour assurer un bon maintien de la caisse lorsqu’on la pousse dans ses derniers retranchements. Celui-ci trahit d’ailleurs sa conception d’avant 2007 avec l’absence de contrôle de stabilité par exemple. Mais qu’à cela ne tienne, le comportement de cette Competizione est rassurant aux limites d’adhérence. Et progressif, ce qui est un gage de confiance. Le mode de conduite «Scorpione» exacerbe davantage les sensations en augmentant la réponse à l’accélérateur et en durcissant l’effort à appliquer à la direction. Décidément, cette Abarth 500 est une perle. Parce qu’elle nous rappelle à chaque instant ce qu’on avait presque oublié de l’automobile moderne: les sensations et l’authenticité. Rien que pour cela, elle est un collector!