Le MR et les Engagés ont présenté ce 11 juillet leur Déclaration de politique communautaire qui aborde, entre autres, dix réformes essentielles en matière de santé pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces mesures ciblent l'amélioration de la gestion des pénuries de personnel, la révision des quotas et sous-quotas, et l'intégration accrue de la digitalisation dans les soins de santé. En attendant que le nom du ministre soit dévoilé la semaine prochaine, que faut-il retenir ?
Pénurie : Face à la pénurie dans certains secteurs, notamment l’enseignement, le médical et le paramédical, le gouvernement s’engage à identifier et à examiner toutes les pistes susceptibles d’apporter une réponse à ces dernières et, en particulier, lorsque c’est pertinent, à mettre en place des incitations à l’orientation ou à la réorientation vers les formations menant à des métiers en pénurie. En médecine, le gouvernement sera très attentif, en concertation avec les autorités fédérales et régionales, à la poursuite de l’objectivation réelle et fine des besoins des francophones.
Sous-quotas : Une attention particulière sera réservée au travail de la Commission des sous-quotas afin que les différentes spécialités en pénurie soient suffisamment pourvues en futurs diplômés. Parallèlement, il insistera auprès de l’État fédéral pour supprimer les quotas Inami limitant l’accès à la profession médicale, nonobstant les enjeux de maintien de l’excellence de la formation et la redéfinition éventuelle des modalités d’accès aux études. Dans le cadre de la commission de planification de la FWB, il sera tenu compte des pénuries tant chez les médecins généralistes que chez les spécialistes dans les différentes spécialités. Les sous-quotas pourront être revus. Les évaluations des besoins tiendront compte non seulement des pénuries dans les communes, mais aussi des pénuries dans le système de soins de santé et de prévention (OA, PSE, ONE, médecine du travail, etc.).
Stages en zone de pénurie : En concertation avec les régions, la FWB activera les leviers qui permettront de favoriser les stages dans les zones en pénurie. Le gouvernement clarifiera le paysage des formations initiales des professions de santé pour en garantir la cohérence avec les normes d’agrément fédérales et les directives européennes.
Diplômes non-européens des professionnels de santé : Le gouvernement étudiera la possibilité d’améliorer la reconnaissance des diplômes non européens relevant des professions de soins de santé. Le gouvernement est très sensible aux difficultés rencontrées dans l’agrément des professions de santé. Il veillera à l’accélération, à la simplification et à l’informatisation des procédures.
Conditions de stages : Le gouvernement examinera le paysage des formations en soins infirmiers et prendra des mesures visant à garder une seule filière de bachelier en soins infirmiers. Une attention particulière sera donnée aux conditions de stages des étudiants.
Prévention et attractivité des métiers : Les stratégies de dépistage et de vaccination seront renforcées afin de les rendre plus efficaces et en phase avec l’évolution de la recherche et des demandes de terrain. Sous réserve d’une modification du mode de planification de l’offre médicale, sur le plan des soins, une attention majeure sera accordée aux praticiens médicaux et paramédicaux : leur nombre fera, le cas échéant, l’objet de négociations avec le niveau fédéral, leurs profils et leurs formations seront adaptés en fonction des besoins objectivés. L’attractivité de leurs métiers sera également renforcée. Il évaluera les services PSE et CPMS, les optimisera, harmonisera les pratiques et, le cas échéant, renforcera les équipes. Il évaluera l’opportunité de rétablir les unités mobiles de vaccination. L’opportunité d’abaisser l’âge de la vaccination sera examinée et soutiendra le développement des consultations prénatales et pour enfants de l’ONE.
Le financement des infrastructures hospitalières : Il sera garanti par la poursuite des mécanismes déjà en vigueur, à l’instar de ce qui se fait pour les infrastructures dépendant de la Région wallonne. Le gouvernement poursuivra le plan de la Communauté de constructions hospitalières établi par la Communauté française et évaluera le dispositif tel que prévu dans le décret.
IRM : En concertation avec le Fédéral, la programmation des IRM sera évaluée pour répondre aux normes européennes.
Centres de revalidation : Pour le financement des « centres de revalidation » liés aux hôpitaux universitaires, le gouvernement harmonisera et simplifiera les procédures d’autorisation et de justification en permettant de mieux répondre aux besoins des familles. Pour la définition de leurs missions, une concertation sera menée avec les régions en vue d’une politique de santé cohérente.
Digitalisation et dossier informatique : La digitalisation et le développement des outils informatiques feront l’objet d’une attention particulière tout comme l’implémentation du dossier informatisé médico-social de l’enfant en lien avec le dossier médical global et son dossier PSE.
> Découvrir la Déclaration de Politique Communautaire
Lire aussi:
> 10 engagements du MR et des Engagés pour la santé en Wallonie
> IA et santé numérique: l’urgence de l’ambition (Prof Giovanni Briganti)
> Gouvernements wallon et de FWB - "La santé érigée en priorité", se réjouit l'Unessa