Si le nouveau texte de cet avant-projet contient maintenant certaines précisions, notamment en matière de formation, il n’est toujours pas acceptable en l’état et le GBO/Cartel ne voit pas l’urgence, voire la nécessité, de donner à ce stade la possibilité aux pharmaciens de vacciner contre le COVID-19, indique t-il mercredi dans un communiqué.
Utilisons d’abord les structures existantes (centres de vaccination et cabinets de médecine générale) qui ont prouvé leur efficacité, plutôt que de mettre en place cette nouvelle possibilité qui sèmera la confusion chez les citoyens et compliquera la campagne de vaccination en cours !
Le GBO/Cartel souhaite continuer à développer la collaboration entre les métiers de la 1re ligne de soins de santé en entamant un large débat sur une juste répartition des tâches entre les différents prestataires, afin que chacun puisse exprimer au mieux ses compétences essentielles dans l'intérêt des soins aux patients. Plutôt que de renforcer la coopération entre ces différentes professions des soins de santé, ce texte risque d’exacerber des réflexes corporatistes, ce qui serait hautement préjudiciable dans le débat pour les années à venir !
Plus fondamentalement, et c’est le plus inquiétant, ce projet ne prévoit pas de fin à cette possibilité qui serait donnée aux pharmaciens de vacciner contre la COVID-19 : l’avant-projet ancre cette possibilité de manière définitive dans la loi relative à l'exercice des professions des soins de santé, coordonnée le 10 mai 2015, et, comme chacun le sait, il n’est jamais facile de modifier une loi. À la limite, une telle disposition aurait pu être justifiée pour soutenir la vaccination de la population générale au début de la campagne, et pour une période bien circonscrite à la pandémie, mais en aucun cas à ce stade et pour une durée indéfinie comme c’est le cas dans le texte actuel.
De plus, une telle disposition inscrite dans la loi précitée constituerait un très bon argument pour inciter le Ministre Vandenbroucke, ou ses successeurs, à autoriser ensuite la vaccination contre d’autres maladies infectieuses par les pharmaciens. C’est alors toute la définition des compétences médicales qui s’en trouverait bouleversée.
Le GBO/Cartel s’inquiète également que les grosses réserves émises par le Conseil d'État sur l'idée que les pharmaciens puissent être autorisés à prescrire et à délivrer un vaccin COVID n’aient reçu pour toute réponse du Ministre Vandenbroucke qu’une justification lui permettant, sur le plan légal, de publier ce texte.
Derniers commentaires
Philippe TASSART
27 janvier 2022Il semble que le GBO ait tiré les enseignements du dernier referendum organisé par l'Absym : 80% des généralistes refusent la vaccination par les pharmaciens. La position favorable du GBO, prise initialement envers cette nouvelle Loi, était devenue intenable. C'était d'ailleurs assez interpellant qu'un syndicat de généralistes ait pu défendre cette nouvelle attaque contre notre profession.