Instaurer des attestations de contingentement en fin d'études de médecine et de dentisterie serait "assez honteux", réagit mercredi matin Maxime Michiels, président de la Fédération des étudiants francophones (Fef). La ministre de la Santé publique, Maggie De Block, a annoncé mardi à la Chambre préparer un arrêté royal dans ce sens: les futurs médecins (à partir de 2025) et dentistes (à partir de 2024) n'obtiendront une place de stage et un numéro Inami que s'ils détiennent cette fameuse attestation.
"Ce que nous dénonçons depuis plusieurs années est que ce système (de contingentement, ndlr) est mauvais pour tout le monde", souligne Maxime Michiels. Limiter la délivrance des numéros Inami, qui permet aux médecins et dentistes de facturer leurs prestations à l'assurance maladie, est "absurde" pour la Fef.
"Ce système est mauvais pour les étudiants qui sont une nouvelle fois plongés dans l'incertitude, pour ceux qui veulent entamer des études de médecine et en sont empêchés mais aussi pour toute la population car plus de 200 communes au sud du pays se trouvent dans une situation de pénurie", pointe M. Michiels.
L'annonce de ce verrou supplémentaire en fin d'études fait suite aux résultats de l'examen d'entrée 2018 qui a vu 1.138 lauréats en médecine pour un peu moins de 600 numéros Inami disponibles. "En soi, c'est une bonne chose que beaucoup de jeunes veulent devenir médecins pour soigner leurs concitoyens car cela répond à un besoin collectif", estime le président de la Fef. "Mais on les empêche de le faire et c'est profondément absurde."
Maxime Michiels pointe également du doigt la ministre elle-même car elle a causé la situation actuelle, affirme-t-il. La Fédération Wallonie-Bruxelles "a voulu mettre en place un concours mais parce que Mme De Block n'avait pas publié des arrêtés royaux légalement et à temps, il a été cassé en justice". Résultat: la Fédération a mis en place un examen d'entrée où tout candidat qui réussit peut accéder aux études. Alors qu'un concours ne permettait qu'à un nombre déterminé d'étudiants, calqué sur le nombre de numéros Inami disponible en fin d'études, de poursuivre leur parcours.
La Fef demande que cesse ce "chantage politique" et exige "une vraie réflexion autour d'un système de soins de santé accessible à toute la population".