Royaume-Uni: l'interdiction de prescrire des bloqueurs de puberté élargie

Au Royaume-Uni, les médecins travaillant dans le système privé de santé ne pourront plus prescrire de bloqueurs de puberté aux mineurs qui souhaitent changer de genre, a annoncé mercredi le gouvernement britannique, élargissant une mesure déjà en vigueur dans le système public anglais.

Cette décision entérine une mesure d'urgence prise par le précédent gouvernement conservateur en mai dernier, visant à interdire pour trois mois, en Angleterre, Pays de Galles et Ecosse, la prescription et la vente aux moins de 18 ans de ces produits bloquant les changements physiologiques, comme le développement de la poitrine ou celui de la pilosité sur le visage.

Elle était intervenue après la publication en avril dernier d'un rapport appelant à la prudence sur les bloqueurs de puberté faute de "données fiables" sur la transidentité chez les jeunes.

Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, a annoncé mercredi qu'il allait rendre cette interdiction "permanente", évoquant les récentes "recommandations officielles des experts médicaux" de la Commission sur la médecine humaine.

Les experts ont constaté que les parcours de soins et de prescriptions actuels présentaient "un risque inacceptable pour la sécurité des enfants", a déclaré le ministre de la Santé Wes Streeting, cité dans un communiqué.

Cette interdiction, qui sera réexaminée en 2027, s'applique aussi aux produits prescrits par des médecins installés dans l'UE, en Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse.

En revanche, elle ne concernera pas les mineurs auxquels des bloqueurs de puberté auront déjà été prescrits. 

Depuis mars, le système public de santé (NHS) en Angleterre ne prescrit déjà plus ces produits aux mineurs qui souhaitent changer de genre, sauf dans le cadre d'essais cliniques.

Le gouvernement a aussi indiqué mercredi qu'il travaillait avec le NHS afin d'ouvrir de nouveaux services spécialisés dans l'identité de genre pour fournir aux personnes concernées "un soutien holistique concernant leur santé et leur bien-être".

Et un essai clinique sera lancé l'an prochain sur l'usage des bloqueurs de puberté, a-t-il ajouté.

Le sujet de la transidentité est très clivant au Royaume-Uni, où les médias conservateurs se montrent très critiques face aux revendications des associations de défense des transgenres.

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