e-Santé: «MG, faites valoir vos exigences vis-à-vis des hôpitaux!»

Les cercles devraient se montrer plus combatifs en matière d’e-Santé, et les généralistes revendiquer leur place dans l’univers du partage électronique des données. Par exemple, en réclamant un rapport électronique pour chaque patient qui se présente aux urgences, et plus globalement, en exigeant de recevoir l’information sans devoir aller la chercher. Mais les cercles seraient bien inspirés d’unir leur forces – et leurs demandes – plutôt que d’approcher isolément les hôpitaux…

Tel est le point de vue exprimé par le Dr Herwig Van Pottelbergh, le spécialiste ICT de l’association flamande Domus Medica, organisatrice le week-end dernier d’une formation destinée aux cercles autour du thème de l’e-Health et du DMI. «Les cercles vont de plus en plus être amenés à s’investir dans les négociations avec les hôpitaux», affirme le Dr Van Pottelbergh. «Le bon usage de l’e-Health est l’un des points qui figurent à l’ordre du jour, en vue de mettre en place une meilleure communication entre lignes de soins. Il est important à cet égard que les cercles unissent leurs forces, car ils font encore trop souvent l’erreur d’approcher les hôpitaux en ordre dispersé, chacun avec ses propres demandes.»

Mais que devraient demander les généralistes aux hôpitaux en matière de communication électronique? En premier lieu, qu’ils envoient systématiquement un rapport électronique au détenteur du DMG pour chaque patient qui se présente aux urgences. «Chez nous, dans cette région particulièrement difficile qu’est Bruxelles, ce système fonctionne très bien», souligne le Dr Van Pottelbergh. «Le généraliste reçoit un rapport pratiquement pour chaque patient.»

L’utilisation des sumehr aux urgences est un autre objectif essentiel. «C’est vraiment un point sur lequel il faut insister. Les hôpitaux adoptent encore beaucoup trop souvent une attitude paternaliste vis-à-vis des médecins de famille: ils nous envoient des rapports mais ne consultent pas nos données. Les cercles doivent exiger que cela change. Côté flamand, la consultation du système Vaccinet est aujourd’hui un must pour éviter qu’une même personne ne reçoive le vaccin anti-tétanos cinq fois en cinq ans, à chaque passage aux urgences – une situation qui se rencontre réellement sur le terrain!»

Et puis il y a le problème de l’accessibilité des spécialistes hospitaliers. Plusieurs logiciels de DMI sont fin prêts pour permettre au généraliste d’envoyer une lettre de renvoi électronique au cabinet privé du spécialiste et au même spécialiste à l’hôpital, mais il n’existe pas de système de dispatching au sein de l’établissement.

Les médecins de famille devraient également insister pour que les hôpitaux leur fournissent non seulement des documents, mais aussi les résultats d’imagerie et des examens techniques. Ces derniers doivent être mis à disposition séparément, parce que les MG les enregistrent sous une forme fragmentée et ordonnée dans le DMI. Cela permet si nécessaire de faire suivre séparément le résultat d’un examen réalisé dans un hôpital à un autre établissement où le patient doit être pris en charge.

Les hôpitaux devraient fournir les documents au généraliste sous la forme d’un système ‘push’ et non d’un système ‘pull’. «L’utilisation préférentielle du second est un autre exemple de l’attitude paternaliste des hôpitaux vis-à-vis du généraliste», commente Herwig Van Pottelbergh. «Nous sommes priés d’aller chercher nous-mêmes sur le hub les documents dont nous avons besoin. Les cercles ne peuvent pas accepter cette façon de faire. Les documents devraient nous parvenir automatiquement: si nous voulons exploiter pleinement le potentiel des sumehr, nous devons recevoir l’information plutôt que d’aller la chercher. Il est indispensable que les hôpitaux et les spécialistes individuels se mettent à utiliser leur eHealthBox.»

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