Selon un sondage réalisé par l’hebdomadaire flamand Knack auprès de gynécologues, dermatologues et ophtalmologues, les listes d’attente pour certaines spécialités deviendraient inacceptablement longues. Cela mène à une médecine à deux vitesses et bien sûr, cela ne profite pas à l’accessibilité des soins.
Sous le titre «Een oogarts nodig? Drie maanden geduld alstublieft» (Besoin d’un ophtalmo? Trois mois de patience, s’il-vous-plaît), la journaliste Ann Peuteman résume bien les résultats de son sondage. Les listes d’attente pour certaines spécialités s’avèrent être, chez nous également, un problème (croissant), alors que jusqu’il y a peu, ce phénomène ne se percevait que chez nos voisins – surtout aux Pays-Bas.
Mais contrairement à la France et aux Pays-Bas, ce phénomène n’a pas encore été étudié chez nous. C’est donc maintenant chose faite via ce sondage. «De temps en temps, nous avions de la chance et un patient venait de se désister. Nous pouvions donc aller très rapidement en consultation, mais sinon nous devions attendre trois mois en moyenne», indiquent des patients. Cela dit, des différences significatives ont été notées par province, par hôpital et par médecin.
La Campine: région problématique
L’un des points problématiques est la Campine anversoise où le sondage a révélé qu’il fallait en moyenne un an de patience!
La cause des trop longues files d’attentes réside, selon la journaliste, tant chez les médecins que chez les patients. Il faut concéder que la politique a quand même raté des opportunités pendant des années de remédier à la situation, si bien qu’aujourd’hui, pour certaines spécialités, il y a une pénurie. Le fait que la plus jeune génération mise aussi davantage sur la qualité de vie se fait également sentir.
Mais les patients ne sont pas sans responsabilités dans cette affaire. Au contraire! "Souvent, c’est de leur faute si ils doivent attendre si longtemps", dénonce Ann Peuteman . "Ils ne veulent être traités que par le meilleur médecin. Ils prennent donc rendez-vous chez des médecins qui sont connus et réputés, qu'ils ont vue à la TV, mais qui ont donc aussi des listes d’attente de plusieurs mois.
A côté de cela, de plus en plus de gens ont l’habitude de ne pas honorer leurs rendez-vous. De ce fait, des médecins ont ainsi chaque jour des moments sans patients alors qu’ils ont de très longues listes d’attente. «C’est très frustrant», regrette le gynécologue Johan Van Wiemeersch dans le Knack. «A cause de toutes ces personnes qui ne viennent pas à leur rendez-vous, nous avons parfois dans ce pays de longues listes d’attente et des salles d’attente vides.»
Enfin, le Pr Jan Gutermuth, chef du service de dermatologie à l’UZ Brussel, cite une étude de l’UZ qui montrait que dans son hôpital près de 10% des rendez-vous n'étaient pas respectés. «En remplissant toutes ces consultations, nous pourrions raccourcir les listes d’attente d’une semaine.»