La Cour constitutionnelle valide la réforme de la pratique de la psychothérapie

La Cour constitutionnelle a validé jeudi la réforme de la pratique de la psychothérapie, censée désormais répondre à un prescrit plus scientifique, les sciences humaines étant reléguées à une fonction de conseil. 

Concrètement, en vertu de la réforme de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Maggie De Block, l'exercice de la psychothérapie ne sera plus permise à terme que par des médecins, des orthopédagogues cliniciens ou des psychologues cliniciens.

La Cour a assuré du caractère proportionné d'une réforme qui, si elle réserve, à l'avenir, l'exercice de la psychothérapie au champ de la médecine factuelle, ne porte pas pour autant atteinte au droit des personnes issues du champ des sciences humaines d'exercer une activité librement choisie, fut-elle de conseil.

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Derniers commentaires

  • Baudouin Labrique

    03 mars 2018

    Le très réputé Professeur et spécialiste Nicolas Duruz de l’Université de Lausanne donne un avis des plus pertinents concernant l’évaluation des psychothérapies et qui est tronquée lorsqu'on veut les faire passer sous les fourches caudines des expérimentations scientifiques (telle qu'erratiquement la ministre l'a voulu et scellé dans une loi) :
    "[...] depuis quelques années, on assiste à un retour quasi fondamentaliste de type scientiste, qui cherche à nettoyer le champ psychothérapeutique de toute pratique non scientifique. [...] La preuve scientifique de l’efficacité d’un traitement est considérée comme acquise dans la mesure où cette efficacité a été mise en évidence dans le cadre de dispositifs expérimentaux [...] qui exigent un groupe homogène de patients, lequel doit être comparé à un groupe contrôle sans traitement, avec placebo ou traitement alternatif, et être soumis à un processus thérapeutique standardisé et contrôlé par un manuel [...]. L’application de la méthode expérimentale pour apporter la preuve scientifique de l’efficacité ne convient pas à certaines formes de psychothérapie où les critères de changement, comme la nature du processus thérapeutique, ne se laissent pas objectiver aussi simplement, voire naïvement. Utiliser ces seuls critères pourrait conduire à ce que ces psychothérapies, ne pouvant pas être l’objet de recherches dites scientifiques selon la méthode expérimentale, soient ipso facto exclues de la liste des traitements reconnus" (Être psychothérapeute demain : http://www.cairn.info/revue-psychotherapies-2003-4-page-233.htm)

    Cette position scientiste de la ministre se fonde sur une fallacieuse prétention qui est que la médecine se base sur des preuves scientifiques (« evidence based medicine »).
    Dans sa conclusion d’un long article superbement argumenté et nuancé (« Prouver à tout prix l’efficacité de la psychothérapie : enjeux scientifiques et politiques » sur http://squiggle.be/PDF_Matiere/Duruz.pdf), le Pr Duruz conclut : « Il ne faut pas être plus royaliste de que le roi : de différentes enquêtes internationales, il ressort que seulement 10 à 20% des actes en médecine sont prouvés efficaces selon l’evidence-based-medicine » !!!