Luxembourg et Dinant : des zones de garde au bord du forfait en semaine ?

Du côté du Luxembourg et de Dinant, 3 des 4 cercles de l’asbl faîtière PMG-LD aspirent à une ouverture de leurs postes en soirées et nuits de semaine. Toute la Wallonie n’est certes pas demandeuse de cette évolution mais, là-bas, elle est cruciale, tant la fréquence de garde est élevée par endroits. Si on s’en tient à la définition de zone critique de feu-le Conseil fédéral des cercles, les ¾ de leurs 38 zones y répondent.

Les cercles dinantais et luxembourgeois ne sont pas restés les bras ballants, ces dernières années, face à la pénibilité de la garde population. Un réseau de sept postes a vu le jour, qui tournent le week-end. En semaine, la disette en MG et l’avancée en âge entraînent par endroits des récurrences difficilement tenables. « Tout ce qui pouvait être fusionné l’a été », indique Christian Guyot, président de PMG-LD. « Au-delà des certaines limites, c’est refusé par les MG. » Car tout le défi local, c’est de couvrir un petit dixième de la population wallonne mais… un tiers du territoire !

D’après le président, pour 2-3 zones du centre de l’Ardenne, la situation devient critique. « A Bouillon, il ne reste que deux MG actifs en garde. Quel confrère ira visser sa plaque là où il sera mobilisé sans répit ? » PMG-LD a, depuis bientôt deux ans, entrepris des démarches pour obtenir un financement de l’ouverture de cinq de ses postes en semaine. Le dossier n’aboutissant pas, les MG ardennais ont décidé de passer à l’action. Au printemps, faute de financement, les zones critiques pourraient être « mises au rouge », avec basculement déclaré de la prise en charge des demandes de soins non planifiés sur les services d’urgences.

Combien de zones pratiqueraient ce transfert vers les hôpitaux ? « Il y a quelques années, feu-le Conseil fédéral des cercles avait décrété qu’une zone était critique sous les 13 MG actifs en garde. Nous, on abaisse encore la toise, en parlant de pénurie sous 4 actifs – ce qui vous donne déjà une fameuse récurrence de gardes ! Actuellement, sur notre total de 38 zones, 7 sont en rouge si on applique notre définition et les ¾ le sont si on applique celle du Conseil fédéral », chiffre le Dr Guyot.

Ce scénario n’est pas encore certain. Les cercles attendent un avis juridique approfondi sur sa faisabilité en termes de responsabilité médico-légale. Ils creusent déjà de nouvelles pistes au cas l’idée se révélerait légalement impraticable. Une AG intercercles est convoquée fin février. 

> Un article détaillé sur ce sujet est disponible dans l’édition n°578 de Medi-Sphère. Cliquez ici pour le lire en ligne.

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