Profil de prescription: business as usual

Certains médias grand public ont annoncé que les MG recevraient au printemps un rapport de l'assurance-maladie avec un score sur leur comportement prescripteur. Il s’agit, en fait, d’un feed-back comme l’Inami en expédie régulièrement. Il n’y en avait plus eu de semblable depuis 2015. L’Institut promet l’une ou l’autre amélioration formelle dans cette édition 2018.

Mercredi, les titres Sudpresse et Mediahuis rapportaient qu’au printemps prochain, les médecins généralistes allaient recevoir un bulletin’ établi par l'assurance-maladie sur leur comportement de prescripteur et leur attribuant une cote individuelle sur base de 45 indicateurs ciblant 5 domaines. La nouvelle était assortie de récents commentaires de la ministre De Block expliquant que seraient ciblés des «domaines où on prescrit trop». En l’occurrence (et vous pourriez sans doute les retrouver par vous-même avant de lire la liste): les antibiotiques, les antidépresseurs, la biologie clinique, l’imagerie médicale, et enfin la polymédication des sujets âgés.

Rien de nouveau sous le soleil pour ceux qui sont du secteur. La presse grand public y voit peut-être une innovation, mais ce qu’elle dépeint fait tout bonnement penser à un feed-back Inami tels que la commission des profils en envoie à intervalles relativement réguliers au corps médical. Il n’y a apparemment pas lieu de crier à un caractère exceptionnel ou soudain de l’action – Paul De Munck, président du GBO, nous signale ainsi que les indicateurs à examiner avaient été retenus au CNPQ dès l’automne 2017. Par contre, on peut regretter que les généralistes soient, et ce n’est pas la première fois, présentés au public sous les traits de sur-prescripteurs à réfréner...

AADM, le syndicat de MG flamands émanant de Domus Medica, a d'ailleurs réagi à cette sortie médiatique. Il fait savoir qu’il ne se retrouve pas dans les accusations de sur-prescription de la ministre, laquelle aurait aussi déclaré devant la VOKA du Limbourg que les généralistes avaient la plume leste quand il s’agissait d’établir des certificats d’ITT. AADM en appelle à une vraie politique de qualité des soins. Il rappelle que les profils de prescription des MG ont un intérêt sur ce plan qualitatif, que Maggie De Block néglige,«exploitant abusivement le sujet pour préparer un prochain train d’économies et présenter au passage toute la médecine générale sous un jour défavorable

Medi-Spherenéanmoins vérifié auprès à l’Inami si l’opération avait quelque chose de particulier, dans son contenu ou son calendrier. L’Institut énumère quelques particularités, par exemple que les derniers feed-backs analogues envoyés aux MG datent de 2015 déjà. Il signale encore que «certaines améliorations ont été apportées depuis lors. La lisibilité a été améliorée, via les codes couleur et des échelles de scores visuelles. Les réflexions par indicateur, qui étaient souvent perçues comme volumineuses et obscures dans les éditions précédentes, ont été réduites à des messages clés concis.» L’Institut ajoute encore que ce sera «également la première fois qu'un feed-back intégré par pratique de médecins généralistes sera envoyé via une plate-forme digitale sécurisée».

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