Ultimatum du président de la zone de secours de Wallonie picarde

Depuis plus d'un mois, la zone de secours de Wallonie picarde est agitée en raison de propos tenus par des officiers concernant certains pompiers sur la messagerie WhatsApp. Des actions ont d'ailleurs été menées par des protestataires à Tournai, Ath et Mouscron. "Si le commandant de zone démissionne, je partirai aussi", a précisé lundi, lors d'une conférence de presse, Paul-Olivier Delannois, bourgmestre de Tournai et président de la zone de secours, au lendemain de deux assemblées générales du personnel.

"J'ai organisé dernièrement une assemblée générale, seul, afin de rencontrer le personnel. Une seconde assemblée a ensuite eu lieu avec le major Olivier Lowagie (commandant de la zone Wapi). Elle s'est plutôt bien passée. Nous allons tous nous asseoir autour d'une table et aller de l'avant pour que la zone continue de fonctionner, pour la sécurité des citoyens. Pour ma part, il est évident que si Olivier Lowagie devait partir, je ne pourrai plus assurer le rôle de président de zone. On est tous dans le même bateau. S'il coule, tout le monde coule", a d'emblée précisé, Paul-Olivier Delannois.

Un premier mouvement de grogne des hommes du feu de Wapi avait été lancé le 26 septembre dernier concernant des conversations sur WhatsApp, où certains officiers et sous-officiers tenaient des propos peu élogieux à l'encontre de représentants syndicaux, mais aussi de certains membres du personnel d'intervention de la zone de Tournai.

"Il s'agit d'une conversation privée entre quatre officiers dont un ne fait plus partie de la zone aujourd'hui. Certains messages se sont retrouvés sur Facebook et chez certains syndicats. Je souhaite être clair, ces propos ne sont pas de bon goût ! Il n'empêche qu'ils ont été tenus dans un espace privé, en 2018, et qu'ils ressortent aujourd'hui dans un contexte qui est différent. Une sanction à l'égard des trois officiers serait directement recalée étant donné les éléments que je viens d'énoncer. Par ailleurs, je ne pense pas qu'une telle démarche soit de nature à calmer les esprits", a ajouté M. Delannois.

Selon le mayeur, la situation actuelle au sein de la zone de secours n'est plus tenable pour toute une série de personnes. Des piliers de la zone, qui ont contribué à la mettre sur pied, sont aujourd'hui lassés de devoir se justifier de cette "affaire". "Olivier Lowagie m'a remis par trois fois sa démission, ce que j'ai refusé. À ce jour, il est absent pour un arrêt maladie jusqu'au 18 novembre. Il me dit être totalement cassé, vidé. Il n'est pas le seul. Plusieurs responsables sont actuellement en arrêt tant la situation est intenable. J'ai pour l'instant nommé le major Daniel D'Herde afin de remplacer Olivier Lowagie", précise le président de la zone.

La zone de secours de Wapi a vu le jour le 1er janvier 2015. Depuis 2016, 126 pompiers volontaires, 130 pompiers professionnels et 50 agents administratifs ont été engagés. "Dans le contexte actuel, faire avancer et évoluer la zone n'est pas simple. Je veux notamment parler des nombreuses indexations, des exigences du fédéral non prises en charge par ce dernier", conclut le bourgmestre de Tournai.

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