Fin septembre, deux patients diabétiques ont bénéficié à l’UZ Antwerpen du placement d’un capteur sous-cutané qui devrait, à terme, être capable de mesurer leur glycémie durant de nombreuses années. La technologie a été développée par la firme gantoise Indigo Diabetes.
L’entreprise de technologie Indigo Diabetes est une spin-off de l’université de Gand et du centre de recherche flamand Imec. Elle planche actuellement sur une approche absolument révolutionnaire pour mesurer la glycémie des patients diabétiques, qui se base sur l’absorption des rayons lumineux.
Jusqu’il n’y a pas si longtemps, les diabétiques étaient forcés, pour surveiller leur glycémie, de se piquer plusieurs (dizaines de) fois par jour au bout du doigt pour prélever une goutte de sang. De nos jours, ces mesures sont généralement réalisées à l’aide d’un senseur qui prend la forme d’un patch appliqué sur la peau… mais qui, là aussi, repose sur une minuscule aiguille, sans compter que la traditionnelle piqûre au bout du doigt reste de temps en temps nécessaire.
Avec la nouvelle technologie d’Indigo Diabetes, toutes ces tracasseries pourraient bientôt appartenir au passé. L’entreprise s’attache en effet à développer un système d’implant capable de mesurer le taux de glucose (mais aussi de cétones et d’acide lactique) sur la base de l’absorption de la lumière. En principe, le dispositif devrait être capable d’assurer une surveillance en continu durant deux ans.
Le grand avantage est évidemment que cela permet de limiter les complications pour les patients diabétiques, commente Gijs Klarenbeek, vice-président en charge de la recherche clinique chez Indigo. « Plus besoin de s’inquiéter pour le senseur externe. » L’implant sous-cutané permet en outre de rendre le diabète complètement invisible et améliore ainsi la qualité de vie. « Les senseurs actuels restent en effet très visibles et ont un côté stigmatisant, en particulier chez les jeunes. Avec notre technologie, le diabète ne se remarque plus de l’extérieur. »
Après un premier essai où des volontaires avaient été équipés d’un senseur prototype pour une durée de trente jours, une seconde étude clinique vient d’être débutée tout récemment. Cette fois, les patients participants devraient utiliser l’implant (sous sa forme définitive) pour une durée de six mois.
L’objectif d’Indigo est de commercialiser son produit à relativement brève échéance – une fois qu’il aura obtenu le feu vert des instances de régulation compétentes, évidemment. Il semble toutefois que ce ne sera pas encore pour les deux années à venir.