A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, l'ASBL I.care attire l'attention lundi sur les femmes détenues, "un public vulnérable souvent invisibilisé en prison", "avec des besoins spécifiques liés au genre et au sexe, à leur position dans la société et leur rôle culturel", a-t-elle communiqué.
I.Care est une ASBL qui oeuvre pour faire valoir les droits des femmes privées de liberté, qui représenteraient 4 à 5% de la population carcérale, soit environ 500 femmes réparties dans neuf établissements pénitentiaires.
"Actuellement, les prisons belges et leur organisation n'ont pas été pensées pour accueillir des femmes et répondre à leurs besoins sexo-spécifiques. Cela a des conséquences directes sur leur prise en charge", a déploré Kris Meurant, président de l'ASBL.
Devraient être prises en compte, selon plusieurs organisations internationales, les violences physiques, sexuelles ou psychologiques dont elles ont pu être victimes avant leur incarcération. Mais aussi leurs besoins élevés en matière de santé, notamment en santé mentale et de reproduction.
Depuis plusieurs années, l'ASBL se mobilise aussi contre la précarité menstruelle en prison, notamment en fournissant dans certaines prisons des protections périodiques, en partenariat avec l'ASBL BruZelle. Une aide qui se veut provisoire.
"Nous estimons qu'il incombe aux autorités belges de subvenir à ces besoins fondamentaux, et ce dans l'ensemble des prisons du pays. Les protections périodiques, produits de première nécessité, doivent être distribuées gratuitement et être diversifiées afin de répondre aux besoins."
Chaque 8 mars, I.Care se mobilise auprès des femmes détenues. "Cette année, nous avons fait le choix d'offrir une crème hydratante aux femmes incarcérées à Mons, Marche-en-Famenne et Berkendael, ainsi qu'aux agentes pénitentiaires présentes ce jour-là dans l'établissement", a conclu M. Meurant. Objectif: ouvrir les discussions sur les questions d'hygiène et d'estime de soi.
