L’Inami et les mutuelles ont lancé une opération de sensibilisation à cible double (MG + grand public) à propos de l’ASD électronique. Mais quelle part de MG peuvent, à ce jour, réellement utiliser la fonctionnalité? Huit logiciels sont actuellement agréés eAttest. D’après l’Inami, quelque 2.600 confrères en utilisent d’autres. L’Institut nous confirme par ailleurs qu’«à l'heure actuelle, l'obligation d'utiliser eAttest n'est pas à l'ordre du jour».
L’Inami et MyCareNet ont produit, ces derniers jours, divers contenus informatifs pour les médecins utilisateurs et les patients «bénéficiaires» d’eAttest lors d’une consultation réglée au comptant. Cela va d’un film de présentation générale de 2 minutes jusqu’à des détails plus pointus comme le fait que les services de garde de médecine générale et les MG en formation peuvent, que ce soit ou non au nom de leur maître de stage, utiliser eAttest. Ou encore des rappels tels l’impossibilité de facturer via eAttest la prestation DMG (pour procéder électroniquement, il faut en l’occurrence passer par le service eDMG de MyCareNet, auquel il faut s’inscrire et qui empêche un retour en arrière vers la filière papier). L’Inami promet la mise à disposition de dépliants, pour aider les généralistes à informer leurs patients.
L’emploi d’eAttest se fait au départ du DMI. Huit logiciels (voir en bas de page) sont actuellement agréés pour cette fonctionnalité. Medi-Sphere a cherché à savoir auprès de l’Inami quelle part de confrères peuvent se mettre effectivement à attester électroniquement dès aujourd'hui. «Nous recensons 10 logiciels pour médecins généralistes», indique celui-ci. «Les 2 logiciels qui ne sont pas encore homologués (et donc pas en production) représentent, d'après nos informations, 2.600 utilisateurs. Le service est donc accessible pour tous les autres généralistes.»
Bien que l’Inami recommande, une fois qu’un MG opte pour eAttest, d’y ‘basculer’ pour tous ses patients concernés (donc hors TP), attester électroniquement reste facultatif. Est-il prévu quelque part – par exemple dans le plan fédéral e-santé – qu'un jour eAttest devienne obligatoire? Et si oui, a-t-on déjà une idée du calendrier? «eAttest est disponible sur base volontaire, il n’y a donc aucune obligation de l’utiliser», nous répond l’Inami. «L’alternance est aussi possible: parfois sur papier, parfois de façon électronique. À l'heure actuelle, l'obligation d'utiliser ce service n'est pas à l'ordre du jour.»
Doit-on s’attendre à voir bientôt les confrères spécialistes en pratique privée ranger eux aussi leurs carnets d’ASD papier et se mettre à eAttest? «L'utilisation pour les spécialistes hors hôpital sera prévue dans une phase ultérieure. La planification de cette phase n'est pas encore finalisée.»
Les 8 logiciels agréés eAttest
- Cegeka - Prodoc
- Corilus - CareConnect
- HDMP- HealthOne
- Medicalsoft - Epicure
- MediPortal - Mediris
- Offimed - Medinect
- OmniPro - Xperthis
- Taktik - iCure
(Source Mycarenet)
> Voir la video de présentation d'eAttest
> Pour plus d'informations sur eAttest voir les pages dédiées sur le site de l’Inami.
Lire aussi :
Derniers commentaires
Laurent JUMET
09 février 2018Le système des dossiers médicaux informatisés est immensément malsain: c'est le plus bel exemple en Belgique de "client captif" car le MG doit payer une rançon chaque année autrement le logiciel cesse partiellement de fonctionner. Les "petits" médecins qui ne sont pas les moins bons, sont exclus de la prime informatique. Le MG ne sait pas ce que le logiciel fait réellement sur son PC, alors que celui-ci est relié à Internet en permanence; donc le MG n'a pas la tutelle du secret médical, et encore moins s'il accepte de mettre les dossiers sur un "cloud" ou quelque chose de ce genre; il n'y a donc plus de secret médical. Selon moi, tant pour les ordonnances que pour le DMI, le support papier (ou autre mais sous tutelle entière du médecin) doit être la règle, tandis que tout le reste doit être facultatif; et ce en attendant le premier scandale où on s'apercevra comme c'est arrivé si souvent, que les données ont été volées; et ce jour-là, on dira "ça n'arrivera plus" et ça arrivera encore puisque le principe à la base est vicié dès lors que le médecin n'a pas le contrôle des données placées sur son PC ou sur cloud.