Alors que l’année 2019, c’est terminé avec un résultat positif de plus de 9 millions d’euros, l’année 2020 sera moins positive. Le CHU de Liège annonce mercredi une perte de 40 à 45 millions d’euros.
Pour Julien Compère l’administrateur-délégué du CHU de Liège : « Le chiffre d’affaires des quatre mois de crise Covid serait affecté pour un montant total de 58,6 millions d’euros. Nous avons également dû faire face à des coûts supplémentaires en termes de matériel de protection et d’investissement pour un peu moins de 2 millions d’euros. »
Par ailleurs, Julien Compère reconnaît que crise a généré aussi des non-dépenses « L’ensemble de ces éléments fait que nous pourrions connaître une perte de 40 à 45 millions d’euros en 2020 si il n’y a aucune intervention des autorités. »
Une prime pour le personnel
Le Covid-19 au CHU de Liège cela a représenté 978 hospitalisations en unités COVID et 41.728 tests RT-PCR réalisés avec un pic du nombre de patients le 8 avril. « Au sein du personnel soignant, une centaine de personnes ont été infectées mais il n’y a eu aucun décès. »
Pour remercier l'ensemble du personnel Julien Compère avait proposé une action plutôt sympathique « Un chèque cadeau de 250 euros pour le personnel, soit 6159 travailleurs, qui permettra de relancer l’activité locale et surtout de les remercier pour leur implication dans cette crise parce qu’il ne faut pas oublier qu’entre le 9 mars et le 2 juin, 4984 patients sont passés dans nos unités covid. »
Surprise en fin d'après-midi, le CA du CHU de Liège n'a pas souhaité suivre la proposition de l'adminsitrateur-délégué à propos de la prime de 250 euros. Le conseil d'administration souhaite en effet que ce dernier revoit le côté uniforme ( à tout le personnel) de la prime et n'est pas satisfait de la nature du dispositif (fiscalité). La réflexion va donc se poursuivre au CHU pour aboutir à une prime qui obtiendra l'accord de toutes les parties.
27 millions reçus
A ce jour, le CHU a reçu une première enveloppe des autorités fédérales : « On a reçu une avance de 27 millions d’euros. Ce n’est pas suffisant. On devrait encore recevoir d’autres avances pour un total un peu plus bas que les 27 millions. On arriverait alors au 50 millions. Cela nous permettrait alors de mieux amortir cette crise.... mais on ne pourrait pas absorber une seconde grosse vague financièrement. »
Actuellement, l’activité a repris : « On est à 80%. Le 11 mai quand on a repris les activités on était à 30%. »
Quel avenir ? La téléconsultation et le télétravail
Pendant cette crise, le CHU n’a pas engagé de personnel: “On a réorienté le personnel. » Son avenir, il ne le voit pas perturbé par l’arrivée du CHC au Mont Légia : « Je ne pense pas que son ouverture aura un impact sur notre activité et pendant la crise il y a eu une très bonne relation et coordination entre nous d’ailleurs. »
Cette crise aura aussi développé fortement la téléconsultation. « Cela se fait encore notamment en psychiatrie aujourd’hui . La téléconsultation nous a permis de facturer beaucoup de choses. »
Cela aura aussi un impact sur le personnel et le télétravail : « Pendant la crise, il y a eu 900 personnes qui ont fait du télétravail. On va poursuivre la réflexion. On va lancer une grande enquête la semaine prochaine une grande enquête mais il ne pourra jamais dépasser les 40 à 50 % du temps de travail. »
Les réseaux retardés
Le CHU n’oublie évidemment pas le suivi du covid. « Il y aura une étude sérologique sur 4000 patients qui est en cours »
Par ailleurs, Julien Compère reconnaît que « le covid a retardé les réseaux. Même s’il a permis de travailler ensemble.... »
Enfin, il attire l’attention sur un point : « Les maisons de repos gérées par les hôpitaux ont eu des atouts en plus pour réduire l’impact du virus sur le personnel et les personnes âgées au coeur de la crise en terme de processus d’hygiène. Après la crise on a refait un point avec elles ...» Là aussi, il faudra retenir les leçons.