Maltraitance infantile: 14% des signalements viennent des hôpitaux

Les hôpitaux et les médecins émettent 14% des signalements de maltraitance infantile. 3% des alertes proviendraient des médecins généralistes.  

Parmi les enfants en difficulté ou en danger pris en charge par les services d’aide à la jeunesse (SAJ) ou par les services de protection judiciaire (SPJ), 29% le sont pour une suspicion de maltraitance ou une maltraitance avérée. Parmi ces personnes, 64% des cas concernent des enfants victimes de négligences graves, et 11% concernent des suspicions de maltraitance sexuelle ou de la maltraitance sexuelle avérée. «Selon le Centre fédéral d’expertise des soins de santé, on se rend compte du manque d’implication des médecins généralistes et des professionnels de la santé. Seuls 3% des signalements de violence envers les enfants proviennent des généralistes», souligne la députée Valérie De Bue (MR) au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et d'ajouter: «Les professionnels de la santé, eux, sont à l’origine de 9% des plaintes en Fédération Wallonie-Bruxelles.»

Rachid Madrane (PS), ministre de l’Aide à la Jeunesse, des Maisons de Justice à la Fédération Wallonie-Bruxelles nuance le constat. «En ce qui concerne le signalement des cas, 14% d’entre eux viennent des hôpitaux et des médecins.»

Un nombre important de situations dans lesquelles il y a une suspicion de maltraitance est signalé directement aux équipes SOS-Enfants, sans que l’aide à la jeunesse intervienne. «On notera qu’à la différence des services d’aide à la jeunesse et des services de protection judiciaire, ces équipes pluridisciplinaires disposent d’au moins un médecin, ce qui permet plus aisément à d’autres médecins de s’adresser à eux et de partager le secret médical», ajoute-t-il.

Travail d’appropriation

Des dispositifs existent depuis plusieurs années en Fédération Wallonie-Bruxelles pour améliorer la prise en charge des enfants victimes de maltraitance au rang desquels la Conférence permanente de concertation Maltraitance, présidée par Madame Robesco, avocate générale près la Cour d’appel de Liège. «Cette conférence permanente regroupe les acteurs de l’aide médico-psycho-sociale et les acteurs du monde judiciaire. Il existe également depuis plusieurs années un protocole entre l’aide à la jeunesse et les Equipes SOS-Enfants. Ce protocole est un bon outil mais un travail d’appropriation par les professionnels restera toujours nécessaire afin qu’il soit réellement un guide dans le travail en commun entre les équipes SOS-Enfants et les conseillers et directeurs de l’aide à la jeunesse», conclut le ministre.

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