Le ministère public a requis lundi après-midi devant la 6e chambre du tribunal correctionnel de Charleroi une peine de 6 ans de prison contre Jean G. Le prévenu, actuellement détenu à la prison de Jamioulx, est poursuivi pour tentative d'assassinat sur un médecin, menaces sur ce dernier et sur une infirmière et port d'un couteau de cuisine. Jean G. conteste avoir eu l'intention de tuer le médecin.
Le 20 février 2021, le prévenu s'est présenté en milieu d'après-midi à l'hôpital Van Gogh à Marchienne-au-Pont (Charleroi, province de Hainaut). "Il s'est présenté sur place pour pouvoir effectuer en urgence un sevrage pour l'alcool, la cocaïne et le cannabis. D irectement, il s'est montré agressif et a menacé de mort les victimes si elles n'acceptaient pas son hospitalisation", a précisé le substitut Brichet. Selon le ministère public, Jean G. s'est par la suite saisi d'un couteau de cuisine dans sa poche, alors qu'il se désinfectait les mains. "Il a couru après le médecin avec le couteau dans sa main droite. Fort heureusement, le médecin n'a été que superficiellement touché à l'épaule gauche et à l'index gauche. Il a eu beaucoup de chance."
Jean G. a également menacé le médecin et une infirmière alors qu'il était maîtrisé au sol. "Il a notamment dit qu'il irait chercher un 9 mm et qu'il retournerait à l'hôpital pour les tuer", a confirmé le magistrat. Le trentenaire ne conteste pas les préventions, hormis l'intention d'homicide. "Je ne voulais pas le tuer. Je voulais le prendre en otage pour être hospitalisé en urgence. C'est pour ça que j'avais pris le couteau dans ma poche." Le ministère public a requis une peine de 6 ans de prison ferme contre le prévenu, en état de récidive à la suite d'une condamnation à 4 ans de prison pour extorsion avec arme, rébellion, outrages et menaces. "Il avait clairement la volonté de poignarder le médecin. Il a prémédité son geste en prenant le couteau de cuisine pour en faire usage à l'hôpital. Visiblement, il ne sait pas se contrôler et il se préparait même à commettre le plus odieux des crimes."
Me Brison, à la défense, a plaidé une peine de probation autonome et une requalification des faits en tentative de meurtre. "Il ne savait tellement pas quoi faire pour enfin se faire soigner de la dépendance qu'il a depuis ses 12 ans. Il doit être soigné et avoir un suivi psychiatrique." Jugement attendu pour le mercredi 20 avril.
