Suivi du covid-19 : les infirmiers à domicile ont accès au “rapport Safelink”

Depuis la semaine dernière, les infirmiers du domicile peuvent consulter sur les Réseaux santé wallon et bruxellois le « rapport Safelink » de leur patient covid-19 que les MG ont enregistré dans cette même application. Donc accéder à des indicateurs cliniques actualisés. 1.600 patients, au total, sont gardés à l’oeil via cet outil.

SafeLink, c’est pour mémoire ce système de télémonitoring enfanté dans un temps record par les Réseaux santé wallon et bruxellois, avec des partenaires versés dans le numérique tel l’incubateur liégeois The Faktory. La conception s’est faite en étroite collaboration avec la médecine générale francophone, puisque le Collège éponyme a modulé et validé l’algorithme qui calcule la gravité de l’état du patient. Algorithme alimenté par des paramètres cliniques précis automesurés par le patient, et encodés régulièrement dans un questionnaire en ligne.

Aux dires des concepteurs, on dénombre plus de 3.200 médecins à avoir consulté l’application (ce qui peut se faire désormais à travers les DMI), dont certains suivent activement un ou plusieurs des 1.600 patients enregistrés. L’outil semble avoir la cote, notamment pour sa fonction d’alerte quand un patient vient à se dégrader. Le MG peut le recontacter pour juger de la situation, et passer la main à temps à la seconde ligne.

Suivi après hospitalisation

Même si on est - sauf éventuel rebond - sur la pente descendante des contaminations, une autre utilité de SafeLink est le suivi des convalescents après hospitalisation. Il y a toujours en ce moment, d’après Sciensano, quasi 2.700 Belges dans les hôpitaux (chiffre du 7 mai 2020). Grâce à SafeLink, on peut en somme « (ré)affecter » un patient qui repart vers l’ambulatoire à un médecin de famille.

Que ce soit avant ou après hospitalisation, l’infirmier à domicile joue souvent un rôle dans le suivi des cas de covid-19 mis en isolement chez eux. Il y aurait un bénéfice pour les trois parties en présence, le patient, le médecin et l’infirmier, si ce dernier disposait d’informations cliniques actualisées. Il pourrait savoir quelles précautions prendre, à quels points d’attention s’attacher particulièrement, voire aider le patient à compléter son questionnaire SafeLink, notamment pour des champs comme la saturation. C’est ce qu’ont récemment plaidé avec bonheur les représentants des infirmiers extrahospitaliers, tant indépendants que salariés d’une structure d’aide et de soins, auprès du Collège de médecine générale. 

Le Réseau santé wallon a procédé aux aménagements nécessaires à ce qu’ils puissent consulter le « rapport SafeLink » qui justement détaille les symptômes du patient, leur historique, les facteurs (âge, comorbidités…) qui font qu’il est catégorisé à risque ou critique, par exemple. Bien sûr les conditions d’accès et de sécurité en vigueur sur les Réseaux régionaux s’appliquent aux infirmiers: ils doivent être inscrits, dûment authentifiés comme professionnels pour se connecter, pouvoir se prévaloir d’un lien thérapeutique effectif avec le patient covid-19 concerné, les accès sont tracés, etc.

Les infirmiers n’ont pas la possibilité d’intervenir dans l’application SafeLink en elle-même, réservée aux médecins. Mais ils peuvent exploiter la fonctionnalité prévue par les Réseaux d’ajout d’une note de journal (soit un carnet de liaison mais électronique) s’ils désirent, par exemple, notifier au MG traitant un signe inquiétant chez le patient autre que ce qui est monitoré par SafeLink. 

Lire aussi :  1.500 patients suspectés de Covid-19 sont suivis à distance par leur MG grâce à l'application SafeLink

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