La Médicomut, les hôpitaux, son rôle à l’Inami, les futures réformes...Alors qu’il vient de rejoindre l’Inami comme Administrateur Général adjoint, Pedro Facon , dans une interview exclusive, répond à quelques questions.
Quel sera votre rôle au quotidien à l'Inami?
« En étroite collaboration avec Benoit Collin, l’administrateur-général, le Comité de direction et notre équipe de 1200 collaborateurs, je suis responsable de la gestion journalière de l’INAMI. Il s'agit d'une institution publique de sécurité sociale qui est responsable pour la soutien des politiques publiques de l’assurance-maladie et de l’assurance d’incapacité de travail. Dans ces secteurs, un vaste agenda de réformes est en cours d’implémentation en vue d’encore améliorer leur accessibilité, qualité, efficacité et durabilité. Un élément important est l’organisation et le soutien stratégique du modèle de concertation avec notamment l’Etat, les partenaires sociaux, les organismes assureurs et les dispensateurs de soins.
Quel rapport allez-vous avoir avec les médecins ? Les généralistes ? Les spécialistes? Un mot sur leur avenir ?
Les médecins, et plus généralement les dispensateurs de soins, sont, ensemble avec les assurés sociaux, au cœur de nos activités. Tant dans la préparation des politiques publiques, dans leur communication auprès de la société, dans leur implémentation, dans leur évaluation, les représentants des prestataires sont fortement impliqués. Garantir des soins accessibles et qualitatifs, ce n’est pas possible sans eux. Dans l’élaboration des réformes et l’amélioration de l’efficacité des soins, ils sont un partenaire clé. Une série de réformes sur l’organisation des soins et le financement des institutions et des prestataires individuelles est en cours pour améliorer l’intégration des soins, la qualité des soins, etc. Je compte sur les médecins, ainsi qu’ils peuvent compter sur moi, pour faire bouger les lignes.
Allez-vous participer aux réunions de la medicomut ?
La Medicomut est un organe très important. Evidemment, je suis prêt à donner mon soutien où cela sera nécessaire. Toutefois, la Medicomut est un organe parmi plus que 100 organes de concertation et de consultation à l’INAMI, donc je devrai trouver le bon équilibre, en fonction des priorités politiques et en fonction des modalités de partage de responsabilités avec l’administrateur-général et le Comité de direction.
Faut-il modifier la façon de travailler de la Medicomut comme vous en aviez parlé à une époque où vous vous demandiez si elle était encore efficace?
Le débat existe. Avant tout, je pense que tout le monde veut un modèle de concertation et une Medicomut forte et efficace en vue de tous les défis devant nous. Ce modèle de concertation sert une assurance accessible et qualitative. Je suis plutôt de nature réformatrice, c’est clair, mais je veux agir en respect et en aucun cas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Allez-vous intégrer des organes qui participent à la gestion/organisation des hôpitaux?
La réforme du secteur hospitalier est un des chantiers les plus importants. Il est évident que je veux soutenir ces travaux en valorisant mes expériences et mes contacts avec le secteur, les autres administrations comme la DG Soins de santé du SPF Santé publiques.
Quels dossiers avez-vous ou devez-vous traiter en particulier ?
Il est trop tôt pour déjà dire cela. Dans un premier temps, je fais un check-in à l’organisation. Je veux faire connaissance avec nos équipes, leurs ambitions, leurs soucis. Je veux écouter les partenaires sur leurs besoins et visions. Faire le lien entre toutes les ambitions d’une part et toutes les capacités – au niveau politique, administratif et sectoriel – d’autre part, c’est mon premier devoir. Il est évident toutefois que je veux soutenir l’agenda de réforme et valoriser les expériences que j’ai développé dans mon temps au cabinet, la DG Soins de santé du SPF Santé publique et pendant mon rôle comme Commissaire de gouvernement pour le COVID-19.
Lire aussi: Pedro Facon à l’Inami : que peuvent attendre les médecins de son arrivée ?
Derniers commentaires
Philippe VAN VLAENDEREN
15 avril 2022Que compte faire Monsieur Facon face à la pénurie de médecin généraliste? Le numerus clausus tel qu'il est pratiqué est absurde. Tout le monde en convient. Seul les instances de l'Inami refusent de voir la réalité. Il y a 20 à 30 ans, la Belgique connaissait un des meilleurs système de santé dans le monde. Aujourd'hui, c'est la bérézina!
Autre sujet: quand va-t-on revaloriser les infirmières pour rendre à nouveau cette profession attractive? Il en manque partout. Les maisons de repos en sont quasi dépourvues, au détriment des résidents.