La mission des quatre étudiants de l’École polytechnique de Bruxelles (ULB) partis installer des boîtiers intelligents dans les centres hospitaliers de Kinshasa, en RDC, s’achève avec succès. Témoignage ...
Ils viennent de regagner la Belgique, après un mois de dur labeur dans le cadre d’un projet CODEPO (Cellule de Coopération au développement de l’Ecole polytechnique de Bruxelles-ULB). Un projet lancé en 2012 par un premier groupe d'étudiants ingénieurs.
Partis début juillet, Alexandre, Antonin, David et Tom, étudiants de master à l’École polytechnique de Bruxelles (ULB) ont vécu une expérience unique à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Leur objectif était d’installer des boîtiers intelligents dans les centres hospitaliers afin de compléter le système CERHIS destiné au suivi informatisé des patients.
Une mission couronnée de succès, puisque pas moins de cinq boîtiers ont été installés dans les hôpitaux des quartiers populaires de la capitale.
Pourtant, le pari n’était pas gagné d’avance. « Les conditions de travail n’étaient pas faciles: il n’y avait pas de wifi, les trajets en transport étaient très longs et les matériaux se faisaient rares, même si nous en avions apporté une valise entière », indique Alexandre.
Malgré les difficultés, les étudiants ingénieurs ont pu installer leurs deux premiers prototypes et en construire trois nouveaux sur place. Ils ont également formé les ingénieurs congolais au nouveau matériel. (voir une vidéo)
La mission leur a laissé de beaux souvenirs, mais pas seulement. « Outre l’aspect technique, nous avons surtout appris à mieux communiquer entre nous et avec les autres. Les ingénieurs congolais étaient étonnants de débrouillardise et de créativité. C’était génial de pouvoir travailler à leurs côtés », assure Alexandre avant d’ajouter : « ce voyage nous a ouvert les yeux sur plein de choses. C’était une véritable leçon de vie. »
Contexte
Ce dispositif marque la dernière étape un projet lancé en 2012 par un premier groupe d’étudiants ingénieurs. « Lors de la première année, il s’agissait de mettre en place une base de données pour assurer le suivi des patients dans les centres hospitaliers de Kinshasa. Les dossiers en version papier étaient en effet difficiles à conserver et mettre à jour, ce qui ne facilitait pas la vie des médecins et mettait en danger celle des patients », explique Maxime Pétré, assistant à l’EPB et encadrant du projet.
Le projet n’a ensuite cessé de s’améliorer : d’abord grâce à l’encodage de données à l’aide de tablettes tactiles, puis au stockage des tablettes dans une armoire sécurisée permettant leur rechargement et enfin grâce à l’installation de batteries et de panneaux solaires pour assurer au système une alimentation continue en électricité. « A présent, l’enjeu est de réduire le prix du dispositif pour équiper tous les centres de santé et généraliser le système », indique Tom.
C’est dans ce contexte que l’équipe a imaginé un boîtier intelligent, capable de mesurer la qualité du réseau électrique et internet et de détecter le niveau d’ensoleillement. « Grâce à ces données, la société congolaise Maisordi et l’Agence Européenne pour le Développement et la Santé (AEDES), qui poursuivent le projet, vont pouvoir identifier précisément les besoins énergétiques de chaque centre et calculer le budget exact pour les équiper du système », explique Alexandre.
Aujourd’hui, au Congo, pas moins de quatre centres hospitaliers accueillant plus de 20.000 patients par an bénéficient du système de suivi médical informatisé. Le gouvernement congolais, qui soutient le projet, souhaite à présent équiper 12 hôpitaux et 24 centres de santé. Au mois de novembre, le système sera d’ores et déjà implanté dans l’hôpital provincial du Nord-Kivu et dans deux centres de santé de la province du Kwilu.